top of page

Besoins des abeilles, des apiculteurs et des apithérapeutes

Champs de fleurs de haute diversité (Alpes françaises)
Very diverse natural flowering community

D’après la description des menaces pour les abeilles, nous voyons que les problèmes les plus graves sont connectés à l’agriculture intensive où de vastes monocultures n’offrent qu’une diète médiocre aux abeilles et sont souvent traitées avec des produits chimiques néfastes. De plus, et particulièrement en Amérique du Nord, les besoins de pollinisation de certaines larges monocultures imposent un style de vie migratoire sur les abeilles, ce qui promeut la propagation de pathogènes et de parasites et affaiblissent les colonies transportées (1). Dans ce contexte et puisque les abeilles à miel nous rendent tellement de services, il est crucial d’identifier clairement ce que les abeilles, les apiculteurs et les apithérapeutes ont urgemment besoin pour continuer leur chemin ensemble d’une façon saine et ensuite de développer un plan pour remplir ces besoins. Mais premièrement il faut être au clair sur le fait que les pratiques agricoles nocives et autres activités humaines ne mènent pas seulement au déclin des populations d’abeilles, mais aussi à une perte générale de biodiversité incluant d’autres animaux et plantes. Elles jouent aussi un rôle important dans la dégradation de nos sols et nos sources d’eau et menacent la santé des gens. Ainsi, trouver des solutions est essentiel pour tout le monde.

Premièrement, les besoins des abeilles et des apiculteurs sont relativement semblables et le plus évident étant donné les menaces auxquelles ils font face est un environnement plus propre et plus résilient, c’est-à-dire un paysage divers avec un minimum de pollution. Au sein de tels paysages, les abeilles devraient avoir accès à des sources abondantes, diverses et de haute qualité de nectar, de pollen et de résine et ce, tout au long de leur saison active (2). Il a été estimé qu’au moins 3 différentes espèces de plantes mellifères (bien que plus serait mieux) devraient être en fleurs en tout temps et que cette mesure devrait être encouragée dans les milieux privés et publics aussi bien que dans les milieux agricoles (3). Ces derniers revêtent une importance spéciale étant donné leur proportion dans le paysage. Ainsi, il est crucial de promouvoir des cultures biologiques où les apiculteurs amèneraient leurs abeilles pour polliniser de toute façon, ceci en combinaison avec des parcelles avec une végétation non-agricole qui amène de la diversité et une source de nourriture constante, surtout en terrains érodables (3).

Les besoins des apithérapeutes vont aussi main dans la main avec ceux des abeilles. Pour que les produits d’abeille soient adaptés pour la thérapie, les apithérapeutes ont besoin de produits de haute qualité, c’est-à-dire sans contaminants et avec une haute teneur en composés bio-actifs tels que les polyphénols et les flavonoïdes qui sont des substances médicinales pour nous aussi bien que pour les abeilles (4). En effet, si les produits d’abeille ne contiennent pas de contaminants, mais beaucoup de composés bio-actifs, la ruche sera plus en santé et résiliente aux maladies et aux parasites. Les apithérapeutes peuvent aussi avoir besoin de la production de produits médicinaux particuliers tels que le miel de thym qui semble être particulièrement efficace pour la cicatrisation des plaies ou le pollen de ciste qui contient une concentration particulièrement élevée en polyphénols.

Fleur de ciste

En résumé, nous devons promouvoir et créer des systèmes qui sont beaucoup plus durables et soutenant pour la vie, ce qui inclut plus d’agriculture extensive, pas de fertilisation ou pesticides industriels, pas de pollution et un paysage floral très divers au lieu des monocultures. Surtout, ces systèmes qu’ils soient naturels, agricoles, or ornementaux, doivent être appliqués à grande échelle afin de généralement améliorer le paysage et non pas seulement créer des îlots isolés "d’environnement meilleur". Pour ceci nous avons évidemment besoin d’une plus grande collaboration entre fermiers et apiculteurs (2), mais aussi de la participation de tous et d’une prise de conscience générale par rapport au besoin de changements.

Ceci peut semble un défi de taille et ce l’est, mais heureusement tout le savoir et les méthodes nécessaires pour atteindre ces buts existent déjà, abondent et résultent en un niveau de vie plus riche et plus sain pour les abeilles à miel et pour les gens. N’oublions pas non plus qu’un meilleur environnement pour les abeilles et les gens signifie aussi un meilleur environnement pour beaucoup d’autres insectes sauvages et d’innombrables autres animaux et plantes; en effet notre santé et notre qualité de vie sont intimement entrelacés entre nous tous. Ces méthodes et ce savoir dont nous parlons peuvent être rassemblés au sein d’un large concept: la permaculture (5).

     Références

  1. Kluser et al. 2010. UNEP 2010 - UNEP Emerging Issues: Global Honey Bee Colony Disorder and Other Threats to Insect Pollinators.

  2. Haubruge et al. 2006. Le dépérissement de l’abeille domestique, Apis mellifera L., 1758 (Hymenoptera : Apidae) : faits et causes probables. Notes fauniques de Gembloux 59: 3-21.

  3. Spivak et al. 2011. The plight of the bees. Environmental Science & Technology 45: 34-38.

  4. Stângaciu et al. 2015. Quality Parameters Needed for Bee Products used in Apitherapy. Bulletin UASVM Animal Science and Biotechnologies, 72: 66-71.

  5. Bill Mollison. 1988. Permaculture: A designers' manual. Tagari Publications, Sisters Creek, Australia. 601 pp.

bottom of page