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Planification en permaculture

Jonas Gampe, un planificateur de permaculture, et son jardin-mulch ne requiérant aucun arrosage
Coccinelle mangeant des pucerons sur du maïs
Abeilles et tournesol

La planification en permaculture nécessite de transformer beaucoup d’idées préconçues. Il ne s’agit pas vraiment d’inventer de nouvelles méthodes ou de nouveaux éléments; il s’agit plutôt de l’art d’utiliser nos connaissances, anciennes et nouvelles, et de réarranger ce que nous avons déjà pour créer des systèmes qui conservent leur énergie et produisent plus que ce qu’ils consomment. Ceci nécessite un changement drastique de perceptions parce que les systèmes conventionnels que nous connaissons actuellement sont bien souvent inefficaces, néfastes pour notre environnement et parfois carrément immoraux.

Lorsque nous concevons un plan, l’objectif est d’améliorer la performance du paysage par unité d’énergie investie. Le rôle du planificateur de permaculture est donc d’empêcher l’énergie entrant dans le système d’en sortir avant que tous les besoins du système soient satisfaits. Ceci signifie être capable de conserver l’énergie, de la ralentir et de l’entreposer jusqu’à ce qu’elle soit utilisée. Un exemple très simple est l’utilisation de réservoirs pour collecter l’eau de pluie tombant des toits. Installer ces réservoirs plus haut que le jardin donne un système d’arrosage gratuit grâce à la gravité et à l’énergie potentielle de l’eau de pluie qui tombe.

Un dicton de permaculture dit que “le problème est la solution”. Ceci est probablement la meilleur description de l’état d’esprit nécessaire pour planifier un système de permaculture. Ça veut dire que nous devrions planifier en fonction de ce que nous avons déjà plutôt que de forcer des éléments qui n’appartiennent pas là où nous les voulions a prime abord. Par exemple, imaginons une parcelle de pelouse où l’eau s’accumule toujours et rend la parcelle boueuse et difficile à maintenir. Nous pourrions ajouter un système de drainage pour rediriger l’eau (où?) pour maintenir une pelouse parfaite. Mais suivant l’idée de travailler avec la nature, celle-ci nous montre en réalité l’endroit parfait pour un étang qui se maintiendrait partiellement soi-même, ajoutant plus de diversité à notre système. Tout dépend de nos besoins et de nos souhaits. Il pourrait évidemment être plus pratique et moins d’efforts de rediriger l’eau si nous voulons une belle pelouse remplissant une fonction esthétique. Nous pourrions aussi simplement ne rien faire qu’y cultiver de la menthe, pour nous et les abeilles. Ceci est un exemple très simple avec peu d’éléments. Reconnaître ce qui est là et comment l’utiliser dans une vue d’ensemble n’est cependant pas toujours aussi évident et c’est pourquoi des experts en écologie et en permaculture peuvent être utiles.

Bref, l’objectif est de faire le moins de changements possible tout en allant le plus loin possible vers nos buts. Nous ne devrions pas forcer une fonction ou un élément dans notre système à moins que ce ne soit absolument nécessaire; nous devrions au possible tirer avantage de ce qui est déjà là et placer tous les éléments de façon à qu’ils remplissent leurs fonctions naturelles, sans stress. Comment pouvons-nous savoir comment faire ça? Par une observation attentive de ce qui est présent et de ce avec quoi nous pouvons travailler, un planificateur de permaculture peut obtenir un aperçu de ce que le paysage "veut devenir". Nous pouvons ensuite combiner cet aperçu avec ce dont nous avons besoin et ce que nous voulons et planifier en conséquence. Dans ce processus, seul notre imagination et notre compréhension constitueront une limite à l’efficacité de l’environnement que nous créons.

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